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Intégrée au groupe Bernardaud depuis 1986, L’Ancienne Manufacture Royale fondée par Louis XV en 1734 est, à elle seule, un petit morceau d’histoire de France. En éditant à l'identique des pièces originales des XVIIIè et XIXè siècles conservées dans des musées, Bernardaud contribue à la préservation d'un savoir-faire associé à un patrimoine extrêmement riche.
Le 5 mai 1829, un homme se présente à la Manufacture de Sèvres sous le nom de Schaumbourg et passe commande d’un service orné de courones de fleurs : le prince électeur Guillaume II de Hesse vient en secret de s’offrir un service de 60 couverts, le plus grand jamais réalisé par la manufacture.
La réputation de Sèvres ne connaît pas de frontières et traverse l’Europe, aussi aisément que les princes. Tous, jusqu’en Russie, savent l’excellence de ses peintres et la finesse incomparable de sa porcelaine. Les dernières pièces du service sont livrées en octobre 1831 : la fabrication des 566 pièces aura duré plus de 2 ans.
Les planches, extraites des ouvrages du peintre Pierre-Joseph Redouté, ont servi de modèles à ce service. Son décor, conçu dans un souci de réalisme, dépasse le graphisme figé des bouquets du XVIIIe siècle et relève le défi de la variété des espèces : le style Botanique, qui connaît son apogée au premier tiers du XIXe siècle, reflète l’esprit d’une époque éprise de savoir encyclopédique. Chaque assiette porte le nom d’une fleur dont elle décline la diversité des teintes et des formes.
Pour l’édition exceptionnelle du service Botanique, l’Ancienne Manufacture Royale a sélectionné les plus belles pièces du service de Hesse, aujourd’hui conservé au Musée du château de la Fasanerie, près de Fulda, en Allemagne.
Le gobelet était autrefois le premier des sept offices dans la maison du roi, c’est l’office qui avait en charge le linge, le pain, le vin et le fruit qu'on devait servir au roi.
Ce service dit « du gobelet du roi » fût commandé par Louis XVI en 1783 à la Manufacture de Sèvres pour le service des officiers à Versailles. Son décor est composé de frises de myrtes et de bleuets (ou barbeaux) entrelacés autour d’un ruban carmin avec au centre des assiettes une couronne de bleuets enfermant une rose peinte « au naturel » représentée dans une position différente sur chaque assiette. Ce service de table célèbre le goût nouveau de l’époque pour la nature.
Ce service est livré à Louis XV en 1757, par la Manufacture Royale de Sèvres. Le souverain le destine à Fontainebleau, résidence royale à laquelle il est attaché. Ces pièces embellissent quotidiennement la table du roi, comme en témoignent les registres de la manufacture.
La délicatesse de sa forme festonnée est soulignée par un filet d’or et décorée de guirlandes de roses d’une couleur unique dite « camaïeu carmin » retenues par des volutes dorées de style Louis XV. Cette couleur, rare à l’époque, est la raison du coût élevé du service malgré son apparente simplicité : c’est un précipité d’or qui révèle cette couleur carmin. Celle-ci ne peut donc qu’être destinée à un service royal.
Les quatre monogrammes carmin et or disposés en étoile au centre des pièces confèrent à ce service sa souveraineté.
De nombreuses pièces sont toujours conservées au château de Fontainebleau.
Le « Siècle des Lumières » a le goût des fleurs, comme le montre ce modèle exécuté en sa dernière décennie par la manufacture de Clignancourt.
Les fleurs sont le motif de prédilection des peintres et habillent les plus beaux fleurons des arts de la table. Le style connaît un renouveau : les parures se dénouent, les bouquets se défont, brindilles et fleurs coupées s’organisent et la ligne droite vient discipliner ici l’exubérance des rameaux qui s’abandonnent tandis que l’or fait chanter les couleurs et met en valeur ces fleurs aux tons chatoyants. Dernier vestige d’un ordre aboli depuis peu par la Révolution, une couronne dorée fait la ronde sur le fond.
L’original de ce somptueux modèle se trouve aujourd’hui au Musée de Montmartre à Paris.
Premier service élaboré par la Manufacture Royale après avoir acquis ce statut, le service A la Reine est livré en 1784 et les pièces originales font aujourd’hui partie des collections des grands musées du monde. Les inflexions de sa forme « Comte d’Artois » sont caractéristiques des détours gracieux que l’époque aime donner aux objets précieux.
Son décor floral est représentatif de la seconde moitié du XVIIIe siècle et du règne de Louis XVI. En bouquet ou en jonchée, les fleurs telles que chèvrefeuilles, roses, tulipes, œillets et marguerites, sont peintes au naturel et à couleurs vives. A l’époque, leur savante spontanéité s’organise de manière à masquer les imperfections que la cuisson au bois provoque. Caractéristique de cette période, un filet bleu souligne au bord des ailes une bordure constituée de dents de loup dorées.
Ce service est exécuté par la manufacture de Sèvres en 1832, pour l’usage du roi Louis-Philippe au Palais des Tuileries. Dès le début de son règne, Louis-Philippe préfère renouveler le matériel des tables des résidences royales plutôt que de réutiliser les services de table de ses prédécesseurs.
Pour répondre à ses importantes commandes et augmenter la production, la manufacture de Sèvres innove en adoptant vers 1842 le procédé de calibrage des assiettes, encore utilisé de nos jours.
Arborant les courbes de la forme Empire, certaines pièces du service s’inspirent de l’époque classique : saucière évoquant la lampe à huile de l’antiquité ou pot à lait inspiré d’une aiguière. Son décor se compose d’une frise de palmettes en or bruni sur une aile de couleur bleu agate et cette association de couleurs lui confère une magnifique douceur.
Le Musée national de Céramique de Sèvres conserve l’original de ce service.
Créé en 1793 par la manufacture de Sèvres, ce service s’inspire des planches qui servirent à illustrer «L’Histoire naturelle des oiseaux» de Georges Louis Leclerc de Buffon (1707-1788), naturaliste, mathématicien, biologiste, cosmologiste et écrivain français du XVIIIe siècle. Intendant du cabinet d’histoire naturelle du roi, il consacre sa vie à l’étude de la nature et ses dix volumes de «L’Histoire naturelle» sont d’une valeur inestimable pour les scientifiques français.
Parmi les 1008 planches du livre, ce service retient les espèces chamarrées, les plumages époustouflants et les couleurs admirables.
Sa forme, caractéristique du style Empire, est inspirée par l’antiquité : la verseuse au couvercle enfoncé, le sucrier aux deux anneaux, et le crémier, version réduite d’un hanap, vase étrusque. La frise noire se détache de l’aile jaune mettant en valeur ces créatures venues de toute la planète.
Les pièces originales de ce service font l’orgueil du Musée Buffon de Montbard, en Bourgogne.
Le service de la reine Marie-Antoinette est livré à Versailles le 2 janvier 1782 par la Manufacture Royale de Sèvres. Sa forme « Comte d’Artois », mise en valeur par son décor « à perles et barbeaux », ravit par la délicatesse de son déroulement qui semble improvisé.
Le barbeau, ou bleuet des moissons, discrète fleur sauvage, est apprécié par la reine. Il a la couleur de ses yeux et elle en compose des bouquets dans la retraite champêtre de son hameau du Petit Trianon. Quant à l’alignement des perles d’un réalisme saisissant, il caractérise le goût inné d’une souveraine pour les objets raffinés. Les bleuets épars sont pris entre deux rangées de perles sur fond vert, cernées par un filet d’or. Au centre de l’assiette, comme noué à l’instant, un bouquet de bleuets sauvages est simplement posé.
Seulement deux pièces originales de ce célèbre service demeurent dans les collections publiques françaises : l’une au château de Versailles, l’autre au Musée du Louve.
Passionné de chasse, Louis XVI acquiert, en 1783, le domaine de Rambouillet. Pour le rendre attrayant aux yeux de son épouse Marie-Antoinette, il y fait construire une laiterie d’agrément.
Dessiné par Jean-Jacques Lagrenée, directeur artistique de la manufacture de Sèvres, le service de porcelaine dédié à cet édifice revêt des formes, décors et couleurs audacieux pour l’époque… Réalisé par la manufacture de Sèvres deux ans avant la Révolution française de 1789, il illustre le raffinement et le luxe de l’art français avant la chute de l’Ancien Régime.
Les pièces originales sont conservées au Musée national de Céramique à Sèvres.
La tasse Litron
Appelée aussi « tasse carrée » (sa hauteur étant égale à son diamètre), elle tire son nom du latin litra exprimant une unité de mesure des liquides. Sa taille n’est pas définie pour autant : il en existe de quatre contenances différentes. La soucoupe, qui lui est toujours associée, a la forme d’une coupelle à fond plat.
Cette tasse apparaît à la manufacture de Vincennes en 1752, alors que la consommation du chocolat, du thé et du café commence à se répandre. Lorsque les tasses à thé et à café se différencient au début du XIXème siècle, la tasse litron devient tasse à café, donnant lieu à une pratique restée en usage jusqu’au début du XXème siècle, celle de verser un peu de café dans la soucoupe pour le refroidir avant de le boire !
La tasse litron est presque toujours dissociée de tout service : c’est une création en soi dont chaque décor est unique et dont la forme traverse le temps, sans subir les influences passagères. Elle représente un véritable exercice de style renouvelé à différentes époques, ce qui en fait une pièce de collection très prisée.