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Intégrée au groupe Bernardaud depuis 1986, L’Ancienne Manufacture Royale fondée par Louis XV en 1737 est, à elle seule, un petit morceau d’histoire de France. En éditant à l'identique des pièces originales des XVIIIe et XIXe siècles conservées dans des musées, Bernardaud contribue à la préservation d'un savoir-faire associé à un patrimoine extrêmement riche.
En 1783, Louis XVI commande à la Manufacture Royale de Sèvres un service pour le château de Versailles, orné de barbeaux : le Gobelet du Roy. Celui-ci est destiné aux officiers du Gobelet, l’un des sept corps d’office au service de la table du roi et de la famille royale. Les officiers du Gobelet sont chargés de deux missions. D’une part, ils dressent le couvert et assurent la fourniture du pain, du sel, du linge et du fruit. D’autre part, ils pourvoient à l’approvisionnement des boissons (eau, vins, liqueurs, café), des glaces et des rafraîchissements. Célébrant le goût nouveau de l’époque pour la nature, le décor de ce service entrelace barbeaux et myrtes autour d’une rose peinte « au naturel », représentée différemment au centre de chaque assiette.
Lorsque Louis-Philippe s’installe au palais des Tuileries, il commande à la Manufacture de Sèvres un nouveau service Élysée (1832), marquant ainsi sa volonté de se démarquer de ses prédécesseurs. Ses formes classiques empruntent à celles de la vaisselle antique comme en témoignent la saucière, le crémier, les navettes ou les anses des soupières.
D’une magnifique douceur, le décor est composé d’une frise de palmes dorées sur un fond « bleu agate ». Pour répondre dans des délais raisonnables à cette importante commande, la production est partiellement mécanisée. Cette innovation, encore utilisée de nos jours notamment pour la fabrication des pièces rondes et hautes, est appelée « le calibrage ».
Le Musée national de Céramique de Sèvres conserve l’original de ce service.
C’est surtout au Petit Trianon que la reine Marie-Antoinette parvient à créer le décor d’intimité qui lui convient. Aucun détail ne lui échappe. Souhaitant vivre au milieu des fleurs, elle les fait tisser, broder, exécuter en gaze ou en porcelaine. En 1781, elle commande à la Manufacture Royale de Sèvres un service orné de ses deux motifs préférés : la perle et le bleuet sauvage appelé également « barbeau ». Concentré sur l’aile festonnée des plats et des assiettes, le décor du service Marie-Antoinette allie simplicité et raffinement.
Seulement deux pièces originales de ce célèbre service demeurent dans les collections publiques françaises : l’une au château de Versailles, l’autre au Musée du Louve.